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Arrêter de fumer…une approche personnalisée

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Un fumeur sur deux désire stopper sa consommation tabagique, cependant trop peu y parviennent car le tabac fait partie intégrante de sa vie.

La consommation de tabac induit en effet deux grands types de dépendance: une dépendance physique, principalement liée à la présence de nicotine dans la fumée de tabac, et une dépendance psychologique, en particulier comportementale. Si la motivation à l’arrêt est primordiale, une aide efficace au sevrage tabagique doit prendre en charge les deux types de dépendance.

La dépendance psychologique apparaît rapidement dès la consommation de quelques cigarettes et est entretenue par des renforcements positifs: le fumeur fume pour ressentir tous les bienfaits attendus du tabac. Cette dépendance est ainsi liée au plaisir de fumer, à la détente, aux moments de pause, à la convivialité entre fumeurs, à la compagnie que peut représenter la cigarette, au geste, à l’habitude, à la gestion du stress, de l’humeur, voire de l’appétit en fumant. L’accompagnement psychologique lors d’un sevrage tabagique fait notamment appel aux thérapies cognitivo-comportementales. Ces méthodes reposent sur la stimulation d’activités mentales ( stimuler les pensées positives notamment…)  et de comportements destinés à contrer le comportement tabagique. L’acupuncture, l’hypnose et l’homéopathie peuvent également apporter une aide complémentaire.

La dépendance physique au tabac s’installe progressivement en fonction de la consommation, mais est décrite dès que la consommation de quelques cigarettes devient régulière et est particulièrement présente chez les fumeurs qui inhalent la fumée. Cette dépendance physique est maximale dans les 48 à 72 premières heures suivant l’arrêt du tabac, reste importante dans les une à deux premières semaines. Elle doit être distinguée du « craving », véritable pulsion à fumer qui peut persister ou réapparaître après des années. La dépendance physique est responsable du syndrome de sevrage qui regroupe différents symptômes: insomnie, irritabilité, anxiété, augmentation de l’appétit ou prise de poids… La nicotine est la principale substance responsable de cette dépendance. La dépendance physique peut être évaluée sur la base de questionnaires standardisés ou plus simplement à partir du délai entre le réveil et la première cigarette. Fumer dans les 30 minutes et plus particulièrement dans les 5 premières minutes après le réveil signe une dépendance physique importante à très importante.

La dépendance physique peut être traitée de manière efficace par les substituts nicotiniques. Le traitement doit être choisi de manière individuelle en tenant compte du niveau de dépendance physique, des expériences antérieures d’arrêt et des préférences personnelles. Les substituts nicotiniques sont le seul traitement actuellement possible chez la femme enceinte qui ne peut arrêter sans médication. Des doses importantes de substitution nicotinique sont à conseiller chez le gros consommateur de tabac afin de compenser suffisamment leur besoin en nicotine. Il faut éviter dans ce cas le sous-dosage qui augmente le risque de rechute! L’association de patch avec des formes orales (gomme, comprimé à sucer ou spray) permet ainsi de mieux contrôler les symptômes ponctuels de manque ou les moments de « craving » et augmente l’efficacité du traitement. La durée du traitement est classiquement de l’ordre de 8 à 9 semaines, mais peut être adaptée aux besoins de chaque fumeur et ainsi être prolongée pendant des mois. L’effet secondaire principal des patchs est une irritation cutanée localisée. On observe parfois des troubles digestifs. Les effets secondaires des formes orales – l’irritation des muqueuses buccale ou respiratoire haute, voire le hoquet ou l’irritation digestive – sont principalement liés à l’utilisation inadéquate de la substitution. Mastiquer trop énergiquement une gomme est par exemple la principale cause d’effets indésirables. On conseille  aussi d’éviter de prendre de la nourriture ou des boissons acides (café, boissons gazeuses, jus de fruit) jusqu’à 15 minutes avant la prise de substitut.

Que penser de la cigarette électronique? Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) reconnait que la e-cigarette peut jouer un rôle important dans la lutte contre le tabagisme en déclarant que les vapoteurs sont moins exposés aux substances toxiques que les fumeurs. Mais le CSS incite à la prudence et souligne le fait qu’il n’existe pas assez d’études à long terme pour pouvoir tirer des conclusions solides. Néanmoins, l’avis du CSS insiste sur le fait qu’il est préférable à long terme d’utiliser un traitement à base de nicotine comme les e-cigarettes que continuer à fumer ou reprendre la cigarette.

Arrêter de fumer réduit la mortalité, surtout celle liée aux maladies cardiovasculaires et au cancer bronchoplumonaire. Le bénéfice existe quel que soit l’âge du patient au moment de l’arrêt. Ainsi, un patient qui cesse de fumer à 40 ans augmente son espérance de vie de 7 ans, à 50 ans, il l’améliore de 4 ans.

Vous avez décidé d’arrêter de fumer? Notre équipe est à votre disposition pour vous expliquer les différentes méthodes d’aide au sevrage et vous aider à choisir la substitution nicotinique la plus adaptée.

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