Bien dans votre ventre

Le diagnostic des maladies organiques est souvent aisé car il se rapporte à des lésions que l’on peut identifier ou dont on peut mesurer l’impact sur un marqueur. Diagnostiquer et traiter les pathologies fonctionnelles du système gastro-intestinal est à la fois simple et compliqué. En effet, 50% des patients présentant des symptômes intestinaux n’ont aucune lésion organique. Leur diagnostic est essentiellement clinique. Ces pathologies sont ainsi appelées fonctionnelles et sont probablement provoquées par un trouble de la sensibilité et de la motilité gastro-intestinale.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de ces affections fonctionnelles: facteur génétique, facteurs environnementaux, facteurs psychosociaux (stress chronique, anxiété,…), hypersensibilité à la distension des intestins, habitude comportementale (alimentation déséquilibrée, sport très intensif,…). En ce qui concerne les facteurs psychosociaux, on observe que le cerveau et les intestins communiquent de façon permanente pour digérer au mieux aliments et émotions. Tout dysfonctionnement de cette communication bidirectionnelle peut mener à un déséquilibre de la flore intestinale et à une muqueuse intestinale qui perd de son étanchéité. Celle-ci laisse alors passer des « indésirables », sources de désagréments digestifs mais aussi de détresse psychologique (altération de l’humeur, de la cognition, inflexibilité, catastrophisme,…).

Certaines plantes démontrent des propriétés importantes agissant à la fois sur les sphères digestive et nerveuse et aident ainsi à la restauration d’une muqueuse digestive saine. La mélisse contribue au fonctionnement normal du tractus intestinal. Elle est aussi apaisante, relaxante et aide à prévenir le stress oxydatif. La camomille diminue les gênes gastro-intestinales dont les ballonnements et flatulences. Elle favorise la détente et contribue à un bon équilibre nerveux. L‘huile de menthe poivrée apporte une relaxation rapide du tractus intestinal. Elle améliore de manière significative la douleur, le ballonnement, les flatulences et les borborygmes. Cet effet persiste jusqu’à un mois après l’arrêt du traitement. D’autres nutriments sont également importants pour le maintien d’une muqueuse digestive saine. Citons la glutamine, acide aminé indispensable au fonctionnement des cellules intestinales, et la vitamine B2. Les probiotiques ont, de leur côté, un effet sur le ballonnement et les flatulences. Leur effet est probablement la conjonction de plusieurs actions: antimicrobienne, effet barrière, immunomodulation.

Voici quelques conseils pour digérer au mieux les aliments et garder une muqueuse intestinale saine:

• Prendre le temps de manger dans un environnement calme, sans activité annexe ( ordinateur, téléphone,…)
• Bien mastiquer: la digestion commence dans la bouche
• Entretenir la flore intestinale en consommant des aliments ou compléments riches en ferments lactiques ( choucroute, olives, pain au levain, poissons fumés…)
• Favoriser les aliments permettant la production de sérotonine dans les intestins: bananes mûres, avocats, betterave, spiruline, amandes, brocolis…
• Réduire l’apport de gluten et/ou de lactose, sinon les exclure, peut pour certains se montrer bénéfique, le temps que la muqueuse se reconstitue.
• Sur des terrains fragilisés, réduire l’apport de sucres fermentescibles (lait, légumineuses, produits à base de blé, oignons, poireaux, lentilles, fruits très riches en fructose comme les pommes, poires dans un premier temps puis les réintroduire doucement.
• S’aérer, faire du sport, apprendre à se relaxer