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Chaque année, un nouveau vaccin contre la grippe

Les vaccins contre la COVID-19 ont monopolisé l’attention ces derniers mois. Suscitant des craintes injustifiées, la rapidité de leur conception et de leur production a fait couler beaucoup d’encre… au point d’éclipser parfois cette prouesse scientifique que constitue leur grande efficacité. Ces nouveaux vaccins sont d’ailleurs nettement plus « performants » que ceux utilisés contre la grippe.

En réalité, cette comparaison est plutôt hasardeuse, car les virus grippaux ont la fâcheuse habitude de varier sans cesse, obligeant les fabricants à adapter la composition de leurs vaccins tous les ans. Et ce, alors que tout doit aller très vite…

Une véritable course contre la montre

La fabrication des vaccins contre la grippe est un processus complexe, qui comprend de nombreuses étapes, entrecoupées de contrôles de la qualité. En outre, la quantité de doses à produire pour protéger l’ensemble des patients à risque est très importante. Or les fabricants n’ont pas la possibilité d’anticiper. Car avant de pouvoir lancer la production des vaccins, il faut en déterminer la composition, ce qui nécessite d’identifier les virus grippaux qui seront les plus présents durant l’hiver suivant. Pour ce faire, un comité de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se réunit 2 fois par an, en février et en septembre.

Ce n’est qu’à l’issue de la réunion de février que les entreprises pharmaceutiques peuvent commencer à produire leurs vaccins pour les pays de l’hémisphère nord, dont la Belgique. Au terme d’une longue course contre la montre, les doses de vaccin parviendront dans les pharmacies à la fin de l’été. Et les fabricants devront alors enchaîner avec la production pour l’hémisphère sud… et ainsi de suite!

Des millions d’œufs de poule

Pour produire les vaccins contre la grippe, les souches de virus identifiées par le comité de l’OMS doivent être cultivées en très grand nombre. Cela peut se faire dans des œufs de poule fécondés ou dans des cultures cellulaires. Mise au point il y a plus de 70 ans, la 1ère méthode est toujours utilisée à très grande échelle. Depuis 2018, seuls des vaccins antigrippaux tétravalents sont utilisés dans notre pays, c’est-à-dire des vaccins qui offrent une protection contre 4 souches virales différentes. Pour produire 1 vaccin, il faut donc 4 œufs, 1 par souche de virus.

Une protection variable

Une fois récoltés, les virus sont purifiés et inactivés (tués) avant la fabrication proprement dite du vaccin. Celui-ci ne contient donc aucune particule vivante du virus et ne peut pas vous transmettre la grippe. Comme les virus grippaux évoluent sans cesse, l’efficacité du vaccin varie chaque année. On estime qu’il réduit le risque d’infection de 30 à 70%. Il se peut donc que vous attrapiez la grippe même après avoir été vacciné. Pour autant, la vaccination reste bien utile, car elle réduit fortement le risque de tomber gravement malade et de développer des complications telles que pneumonie ou aggravation du diabète.

Contrairement à certaines idées reçues, la grippe n’est pas une infection bénigne. Elle tue chaque année entre 1.500 et 2.000 personnes en Belgique.

Une épidémie cet hiver?

L’hiver dernier, la crise du coronavirus a entraîné une ruée sur les vaccins contre la grippe. Ce qui a conduit les autorités à réserver les 2,9 millions de doses disponibles pour les personnes appartenant aux groupes à risque. Grâce aux gestes barrières et autres mesures anti-COVID, les infections grippales sont toutefois restées très rares. Maintenant que la vie reprend peu à peu son cours, le risque épidémique augmente.

Qui devrait se faire vacciner?

Selon le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), les personnes appartenant à l’un des 3 groupes suivants devraient se faire vacciner chaque année:

  • les personnes à risque de complications (les personnes âgées de 65 ans et plus, les malades chroniques (âgés de 6 mois et plus), les femmes enceintes, les personnes séjournant en institution, les enfants de 6 mois à 18 ans sous thérapie à l’aspirine au long cours);
  • les personnes travaillant dans le secteur de la santé;
  • les personnes vivant avec une personne à risque ou avec des enfants de moins de 6 mois. 

Par ailleurs, le CSS recommande également la vaccination antigrippale à toutes les personnes âgées de 50 à 64 ans.

Conseil

Si vous appartenez à un groupe à risque, faites-vous vacciner! Et pensez à réserver votre vaccin chez votre pharmacien.​

Le saviez-vous?

Depuis le 1er octobre 2020, le vaccin antigrippal est mieux remboursé aux patients appartenant à un groupe à risque et aux personnes âgées de 50 à 64 ans. Il ne coûte plus que 4,08 € (voire 2,45 € pour les bénéficiaires de l’intervention majorée).

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